Prologue : Esther - Réécriture


- Esther ! Esther ! Lève-toi ! Vite !

      Des craquements, comme une bûche qui crépite dans la cheminée du salon l’hiver, mais en beaucoup plus fort. Le même feu, mais qui dégageait une chaleur plus intense, plus mortelle. Fatidique, avais-je pensé cette nuit-là. La raison de ses craquements et de cette chaleur ne m’était venue à l’esprit que quelques minutes plus tard, beaucoup trop tard.

      J’ouvris les paupières, le cœur battant à tout rompre.

- Maman ?! Mais… qu’est-ce qu’il se passe ?!

- Je… je ne sais pas, ma chérie ! souffla-t-elle du bout des lèvres.

     Des lueurs rougeoyantes et orangées valsaient dans ses prunelles bleues. Elle m’observa un court instant, un sourire triste figé sur ses lèvres rosées. Son visage arborait une expression indéchiffrable : un mélange de mélancolie et d’une douce fierté. Je crois que, en fait, elle savait. Depuis le début, elle savait que la finalité de cette nuit ne pourrait qu’être triste.

     Une odeur de brûlé envahit soudainement mes narines, et visiblement les siennes, m’arrachant ainsi à ma contemplation. Ses sourcils se froncèrent légèrement et elle s'empara de ma main, m’obligeant à me lever.

      De toutes parts, les flammes nous entouraient. Un incendie. Des larmes perlèrent au coin de mes yeux irrités par la fumée. On ne pouvait plus distinguer le haut plafond. Il n’y avait qu’une espèce de gaz blanchâtre, qui me tuait à petit feu. La pièce était plongée dans une atmosphère si suffocante que, sans ma volonté, j’aurais pu mourir sur place.

      Il ne restait qu’une seule et unique issue : la petite fenêtre de ce qu’il restait de ce qui avait été autrefois ma grande chambre. Sauf que cette petite fenêtre était située au deuxième étage de ce qu’il restait de ce qui avait été autrefois notre grande maison. Une grande maison pleine de tous nos souvenirs… Ça ne pouvait pas se terminer comme ça… JE ne pouvais pas terminer comme ça.

      Mais il fallait choisir : une infime chance de survie ou une mort certaine.

      Le choix était donc rapidement fait : toujours tenter le tout pour le tout.

 

     Je me réveille en sursaut, le souffle court et les mains moites.

      Six ans que cet événement s’est produit et ce cauchemar ne cesse de ressurgir au cours de mes nuits les plus agitées. Pourquoi ? Je ne le sais pas et ma psy n’est jamais parvenue à déceler le moindre indice dans mon comportement.

      Je me rendors pour une petite heure, et ce serait un mensonge de dire que mes rêves furent peuplés de licornes et de fées. Ils ne l’étaient jamais, d’ailleurs.

      Je lève et m’étire, tout en essayant de chasser ces images horrifiantes qui me sont revenues à l’esprit. Des frissons parcouraient mon corps mouillé d’une sueur froide. J’y suis habituée…

     Pendant mon brossage de dents, mon téléphone vibre. Je l’allume et y découvre un message de ma meilleure amie, Chiara.

 

Chiara : Une fête, ce soir, chez Lya, ça te dit ?

Moi : Mouais… si tu veux… Mais, de toute façon, tu n’attendais aucune réponse de ma part, pas vrai ?

Chiara : Exactement ! Bon, à tout à l’heure, ma belle ! Je vais prendre le bus.

 

      Je lâche un profond soupir. Chiara et sa manie à essayer de me faire voir la vie en rose…

     Je termine de me préparer et me rends ensuite au lycée à pied, car il se trouve à deux rues d’ici.

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Commentaires

Holaaaaaa
il y a 2 ans

C'est trop incrrr, continue comme ça, ma belle 🎉

Lelievre
il y a 2 ans

Coucou!! C'est trop trop bien!
Je trouve que le moment où sa mère vient la voir, les descriptions que tu as faites après nous plongent vraiment dans ton récit. On saisit l'ampleur de la situation et là on commence vraiment à avoir peur. ( je sais même pas si tu as changé ce passage, j'ai peut-être simplement oublié à quel point tu écris bien!!)😁 voilà ! C'est tout, j'ai pas grand chose à dire de plus, continue, tu écris trop bien!!

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